ARTICLE NORD ECLAIR DU 11 avril 2018
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Texte recopié de l'image ci contre :
NOTRE EXPERT
PATRICK DECLERCK
EXPERT ENTREPRISES
« Les terrains ?
Une question de vie ou de mort »
0 On déplore souvent le manque de terrains de développement économique en Wallonie picarde. Est-ce vraiment un problème pour l’entrepreneur que vous êtes ?
Tournai Ouest III est plus que nécessaire pour le développement de la région. Le manque de terrains est un thème que j’aborde souvent à l’IEG (intercommunale de Mouscron-Comines-Estaimpuis, NDLR). Il faudrait ainsi débloquer au moins 55 ha le long de l’autoroute à Dottignies. C’est un problème très « touchy ».
0 L’emploi en dépend selon vous ?
Le manque de terrains peut bloquer l’emploi à venir, mais peut aussi faire diminuer l’emploi existant. Il y a des entreprises déjà présentes chez nous qui recherchent, par exemple, 10 ha pour se développer. Et si elles ne trouvent pas, elles iront voir ailleurs avec un risque de délocalisation. Et n’oublions pas qu’il faut compter au moins 10 ans entre le moment de la demande et l’acquisition du terrain proprement dit.
0 D’autres conséquences ?
La mobilité. Aménager des terrains, c’est aussi garder chez nous les jeunes forces vives qui n’iront pas à Bruxelles ou ailleurs chercher du travail. C’est d’actualité : les jeunes sont aussi moins enclins à faire de longues navettes. Ils recherchent une qualité de vie près de chez eux.
0 Vous pouvez comprendre la réticence des riverains des zones économiques ?
Oui, je peux comprendre. Tournai a beaucoup plus de capacités d’extension que Mouscron où là, le manque de terrains est une question de vie ou de mort. C’est une question de vision qu’on a du territoire. A-t-on encore vraiment besoin à Mouscron de toutes petites parcelles agricoles qui sont enclavées ? On peut se poser la question. Je sais que les intercommunales, comme IEG, travaillent activement au problème, mais il y a encore de fortes réticences politiques.
Administrateur-délégué de Decomo
Les agriculteurs ne comprennent pas que Mr Patrick Declerck veuille comparer Tournai et Mouscron. Mais constatent que les résultats ont été : une meilleure indemnisation des agriculteurs, ce qui n'a pas été le cas de Mouscron.
Histoire
17 ans de lutte
Il a fallu quasiment 17 ans avant que Tournai Ouest III ne sorte de terre. En cause : les
recours introduits par l’association environnementale APIC (Pour l’Intégrité des Campagnes).
Le comité de riverains et d’agriculteurs a obtenu des avancées significatives. Tout d’abord le projet ne correspond plus au plan initial : au départ, Ideta envisageait un parc d’activités économiques de 368 hectares qui s’étendait jusqu’à la frontière française.
Après de multiples actions en justice et devant le conseil d’État, Ideta et l’Apic aboutissent à un accord fin 2017 : l’APIC s’engage à laisser Tournai Ouest III se développer si Ideta renonce à Tournai Ouest IV (le projet jusqu’à la frontière), garantit l’intégration environnementale aux villages environnants, indemnise mieux les agriculteurs et crée un comité d’accompagnement pour suivre le projet Tournai Ouest III.-
CES TEXTES EXTRAITS DU JOURNAL NORD ÉCLAIR